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Concevoir un dispositif de gouvernance intégrant l’articulation de trois échelons permettant :

Les ambitions d’une telle gouvernance sont multiples : faciliter la consolidation des stratégies et politiques nationales et locales, encourager l’émergence d’initiatives et définir des principes actifs et des actions prioritaires à partager entre les acteurs. Il s’agit d’instaurer une gouvernance de long terme, évolutive, qui facilite la diffusion des usages numériques au sein de la société. La gouvernance proposée permettra d’animer et de mettre en réseau toutes les parties prenantes concernées par l’inclusion numérique notamment les acteurs de la médiation numérique par la mise en œuvre de certains dispositifs préconisés par le groupe de travail 2. Enfin, elle aura un rôle d’orchestration des différents dispositifs de financement présentés dans le groupe de travail 3.

Le dispositif de gouvernance imaginé se déclinerait donc sur trois échelons :

L’échelon national d’orientation

A cet échelon, le dispositif de gouvernance pourrait être constitué d’une instance partenariale, ayant pour rôle de définir les orientations à l’échelle nationale et de piloter les ambitions nationales et appuyé d’une mission support qui assurerait le suivi opérationnel de ces orientations. Elle serait en coordination avec les travaux réalisés dans le cadre de la Conférence nationale des territoires mais aussi avec les instances opérationnelles comme le programme Développement Concerté de l’Administration Numérique Territoriale. Une instance nationale partenariale devrait être créée pour assumer les missions suivantes :

Piloter l’avancée des travaux de la stratégie nationale, prévoir les ajustements nécessaires, et évaluer sa mise en œuvre Définir le « cadre minimum obligatoire de gouvernance » et s’assurer de la mise en place des échelons intermédiaires et locaux Avoir un rôle d’articulation et de fléchage des ressources financières selon les recommandations du groupe de travail 3 Avoir un rôle de veille, conseil et orientation auprès du Gouvernement

La méthodologie du programme DCANT et son instance nationale partenariale (INP) ont inspiré une possible constitution de cette instance ad hoc. L’idée de cette INP est de réunir à la fois l’interministériel et l’interterritorial (via les associations de collectivités notamment). Elle regrouperait les acteurs suivants : Etat, associations de collectivités locales, représentants de professionnels de la médiation numérique et sociale, opérateurs de services publics, représentants de tiers lieux et fablabs, têtes de réseaux associatifs, et chercheurs. Une mission support devrait prendre en charge l’appui technique pour cette instance nationale. Pour cela, il est préférable de s’appuyer sur des organisations existantes comme la Mission Société Numérique.

L’échelon intermédiaire de mise en commun

Les missions de l’instance de l’échelon de mise en commun seraient les suivantes :

Être le relais référent de l’ambition nationale et permettre l’articulation entre les actions locales et les orientations nationales. Centraliser les remontées terrain (assurer la documentation des retours d’expériences des acteurs locaux, capter des données qualifiées et géo-localisées qui permettront d’améliorer / optimiser les services proposés) Identifier les difficultés locales et saisir l’instance nationale en cas de besoin (curation du contrôle qualité de la prestation des acteurs locaux de médiation numérique qui conditionne l’accès à certains financements) Rendre compte et participer aux instances préexistantes (CRSN…) Coordonner l’attribution des fonds décidée par l’instance nationale partenariale selon des modalités recommandées par le groupe de travail 3

Cette instance politique serait composée des acteurs suivants : Etat déconcentré, collectivités locale, acteurs locaux de la médiation numérique et sociale, réseau local des tiers-lieux et fablabs, opérateurs de services publics, tissus associatifs locaux.

Lors de la phase de consultation, le département a souvent été désigné comme l’échelon administratif le plus cohérent pour constituer cet échelon intermédiaire de gouvernance. L’instance de l’échelon de mise en commun reposerait donc sur les départements ainsi que sur les schémas préexistants : dans un premier temps il est recommandé sur les SDAASAP, en intégrant dans les comités de pilotage les acteurs de la médiation numérique, avant éventuellement de constituer une instance plus large sur la thématique de l’inclusion et des cultures numériques.

A cet échelon aussi, une mission de pilotage devrait appuyer l’instance intermédiaire afin :

Cette mission de pilotage pourrait être incarnée par des structures intermédiaires évoquées dans les propositions du groupe de travail 3.

L’échelon local de mise en œuvre

A l’échelle locale, la structuration de la gouvernance reposera sur une libre émergence des acteurs. La préconisation du groupe de travail est de ne pas créer d’instance ; une autonomie sera laissée aux leaders naturels des bassins de vie qui seront outillés pour mettre en place des stratégies locales (fiches techniques, matrice des acteurs à mobiliser, duplication de bonnes pratiques).

Pour autant, le groupe de travail a défini certaines missions (non exhaustives) qui pourraient être attribuées à cet échelon :

Les bonnes pratiques identifiées lors de la concertation en matière d’inclusion numérique et qui figurent dans cette synthèse seront renseignées sur la plateforme en ligne issue de la stratégie afin de permettre leur duplication dans les territoires.

L’articulation des trois échelons

Schéma de gouvernance

Proposer un évènement national de lancement de la gouvernance

Les rapporteurs préconisent la tenue chaque année d’un événement dédié à l’inclusion et aux cultures numériques pour croiser les approches et les expériences et faire vivre cette dynamique collective . Cet événement pourrait avoir lieu pour la première année, en 2018, lors de l’édition de « Numérique en commun », en cours de conception et prévu à Nantes, les 13 et 14 septembre prochain.

Mettre en oeuvre des « territoires pilotes »

Il est enfin préconisé de mettre en place un dispositifs de « territoires pilotes » dont l’objectif sera d’accélérer la mise en œuvre de stratégies d’inclusion numérique dans des territoires spécifiques afin d’expérimenter le modèle de gouvernance proposée et de construire les outils nécessaires à l’élaboration de la stratégie.